Le CHUM…c’est NOUS aussi ! : L’exemple des assistants-techniques seniors en pharmacie (ATSP)

Entrevue avec Simon Morin-Dénommé, ATSP au CHUM.

Depuis quand existe les ATSP ?

La fonction « assistant-technique en pharmacie » (ATSP) est un métier qui existait déjà au CHUM au début des années 80. C’est à partir de 1989 qu’un DEP est offert à Châteauguay afin de rehausser les compétences des employés du milieu, tant pour ceux pratiquant en milieu hospitalier que ceux pratiquant en milieu communautaire. Déjà à l’époque, de sérieuses discussions étaient entamées afin de transformer les diplômés en véritables techniciens, titulaires d’un DEC et ce, tant pour reconnaître la complexité de leurs tâches que pour permettre au métier de continuer à se développer en favorisant la délégation d’actes médicaux exercés par les pharmaciens.

Quelles sont ces tâches ?

Non seulement nous informatisons les ordonnances médicales, mais nous opérons aussi une multitude de machines servant au conditionnement, à l’ensachage et à la distribution des médicaments. Nous préparons également dans des “salles blanches” en suivant des protocoles très stricts : assurer la stérilité du produit fini, préparer le matériel intraveineux (allant des antibiotiques aux agents de chimiothérapie). Divers ATSP sont également attitrés à la gestion des stocks du département alors que d’autres assistent les pharmaciens dans l’application des protocoles de recherche. Enfin, ils sont également présents sur les unités de soins, que ce soit simplement pour livrer les médicaments ou encore au sein de l’une des nombreuses pharmacies satellites servant assurer un service rapide (bloc opératoire, urgence, soins intensifs et oncologie). Pour le CHUM seulement, tout cela (et bien plus encore) demande l’emploi de plus de 150 ATSP !

Quelles sont vos principales revendications ?

Bien que la complexité du métier ait considérablement augmenté au cours des vingt-cinq dernières années, le statut des travailleurs est malheureusement demeuré le même et le gouvernement s’obstine à ne pas reconnaître les transformations connues dans le milieu. Il est impératif que le gouvernement rehausse notre formation au niveau collégial afin de standardiser les acquis. De même, il va de soi que les exigences de formation supplémentaires et l’accroissement de nos responsabilités doivent s’accompagner d’une augmentation substantielle du salaire.

Quelles actions avez-vous entreprises pour faire reconnaître vos droits ?

Un vent d’espoir souffle cependant sur la profession puisque des ATSP de partout à travers la province se mobilisent présentement pour faire changer les choses. Un comité travaille de concert avec des membres de la FSSS-CSN pour pousser nos revendications auprès du Conseil du Trésor. Ce même comité communique aussi régulièrement avec le bureau de la Ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, afin de réévaluer nos possibilités de rehausser le programme d’études. Il est également à noter que des chandails et brassards sont portés par plusieurs d’entre nous en milieu de travail pour accroître la visibilité de notre métier méconnu. Par toutes ces mesures, nous espérons valoriser notre profession et assurer la pérennité de nos capacités de recrutement.